Historique

Ce serait dans le cimetière Saint-Michel, que le 3 mars 1418, Saint Vincent Ferrier vint prêcher et exhorta les Questembertois dans un sermon enflammé.

Ce serait donc à la suite du passage du thaumaturge (personne qui fait ou qui prétend faire des miracles) qu’aurait été construite vers 1440 la chapelle Saint Michel, sous le règne particulièrement prospère du Duc de Bretagne Jean V (1399-1442) prédécesseur de François I (1442-1500). Ce serait donc au Seigneur Jean III de Rieux ou à son fils François, qu’il conviendrait d’attribuer la construction de la chapelle. On retrouve leur blason sur les sablières de la voûte de bois à l’intérieur.

En 1757, la chapelle devient le siège d’une Congrégation de dévotion fondée par les Jésuites, la Congrégation Notre Dame, qui prend rapidement le nom de Congrégation Saint Michel. La Congrégation s’éteint en 1913. Depuis lors, la chapelle n’est plus utilisée qu’occasionnellement. Elle est classée au titre des Monuments Historiques depuis le 1er septembre 1922, de même que la croix bannière qui l’avoisine. 

La Croix

Une belle croix-calvaire historiée à panneaux (dite « croix bannière » en pays Vannetais du fait de leur ressemblance avec les bannières de procession) avoisine l’édifice. Elle date des XVIe et XVIIe siècles. Elle ne peut qu’avoir la valeur d’un mémorial.

L'If et le tombeau du Père Mulot

L’If passe pour être millénaire (sûr plus de 500 ans) et est classé Arbre Remarquable. Les anciens lui attribuaient des vertus d’éternité et le plantaient symboliquement à proximité des lieux de culte et des sépultures. Celui du Père Mulot (co-fondateur de la Congrégation des Pères de Montfort et des Filles de la Sagesse) est facilement reconnaissable avec ses têtes de morts sculptées et ses larmes. On lui attribue des vertus miraculeuses, notamment pour la marche. Une pierre en saillie permet d’y poser les genoux.

Architecture

Extérieur :

C’est un édifice en petit et moyen appareil (dimension et façon d’assembler les pierres dans une construction) de forme rectangulaire. Le transept nord est une chapelle venue s’ajouter postérieurement à la construction. Le portail ouest est divisé en deux baies à cintre en anse de panier surmontées d’une accolade à relief très prononcé. Deux belles gargouilles ressortent du bâtiment à l’intersection d’un arc en accolade bien dessiné et très ouvragé. Les contreforts possèdent chacun un pinacle. Trois d’entre eux ont été restitués lors de la restauration. Au premier étage des contreforts Est se distinguent deux animaux dissemblables sculptés dans la pierre.

Le premier clocher semble avoir été construit au XVIIIème siècle. En 1902, le clocheton est reconstruit ou au moins restauré. La cloche actuelle est dite « cloche de la Congrégation » et fut bénie en 1810 par le curé de l’époque, René Gabriel. Le vitrail Ouest au-dessus de la porte représente Saint Michel terrassant le dragon et le grand vitrail situé au sud, Notre Dame du Rosaire et l’apparition du Sacré Cœur à Marguerite Marie datent de la fin du XIXème siècle. Ils ont été restaurés en même temps que la chapelle.

Intérieur :

On trouve également dans le chœur sur le mur Sud une piscine (sorte de niche) surmontée d’une accolade fleuronnée et un bénitier en granit. Les statuts de cette chapelle sont particulièrement intéressantes, notamment la série des saints guérisseurs en bois polychrome du XVIème siècle (Saint Livertin, St Nicodème, Saint Mamert, Sainte Marguerite, Dieu le Père, Sainte Marie Madeleine, Sainte Catherine) ainsi qu’un Saint Joseph et une belle Vierge à l’enfant en bois doré du XIXème siècle. Les statues ont été déplacées pendant les travaux de la chapelle.

Restauration

 

Cette chapelle était fermée au public depuis quelques années en raison des désordres causés par la vétusté mais aussi l’humidité et les infiltrations d’eau. Les travaux de restauration générale ont commencé en septembre 2006 sous la responsabilité des Monuments Historiques et et se sont achevés au printemps 2008. Ils ont concerné la réfection des maçonneries extérieures et intérieures, de la couverture, la création et la restauration de certains vitraux, la mise en valeur de la charpente et des entraits sculptés, la restauration des menuiseries et des sols en schiste et granit.

Le coût des travaux est de 1 000 000 d’euros et est financé à 48% par le Ministère de la Culture, 25% par le Conseil Général, 22% par le Conseil Régional et 5% par la commune. La mise en lumière de l’édifice constituera la dernière phase de travaux à la charge de la commune de Questembert.

Elle est ouverte ponctuellement lors de journées thématiques (Journées du Patrimoine...) ou pour des concerts.

 

La chapelle disposait d’une voûte en bois avant la restauration. Contrairement à ce qui était prévu au départ dans le parti de restauration, l’Architecte en Chef des Monuments Historiques a fait le choix de ne pas restituer la voûte lambrissée et de laisser la charpente apparente afin de mettre en évidence les rosaces sculptées. L’extrémité des entraits sont sculptés de têtes de crocodile appelées engoulants.